Carmaux : Hommage aux Fusillés pour l'Exemple

Publié le par Libre pensée 81

Carmaux. Hommage aux Fusillés pour l'Exemple
Guy David lit la lettre d'Eugène à Léonie, en présence de C.Déméautis,A.Espié,M.Blondel (de g à d).
Guy David lit la lettre d'Eugène à Léonie, en présence de C.Déméautis,A.Espié,M.Blondel (de g à d).

Le 10 mars 1915 à Souain, en Champagne, après 2 mois de combats infructueux, les Poilus de la 21è compagnie du 336è régiment d'infanterie, épuisés et démoralisés, refusent de sortir des tranchées pour reprendre le combat, conscients de l'inutilité d'un assaut qui les vouait à une mort certaine.

Suite à cette désobéissance légitime, 6 caporaux et 18 hommes de troupe, choisis parmi les plus jeunes, comparaissaient devant le conseil de guerre pour «Refus de bondir hors des tranchées».

Le verdict acquittait les 18 hommes de rang et 2 caporaux, et condamnait à mort les caporaux Théophile Maupas, Louis Lefoulon, Louis Girard et Lucien Lechat, qui seront exécutés le 17 mars, 2 heures avant que n'arrive le recours en grâce.

Entre 1914 et 1918, les conseils de guerre ont prononcé 2500 condamnations à mort, et près de 700 soldats ont été fusillés «Pour l'exemple», sans moyens de se défendre, sans recours possible.

Samedi au Parc de la Sérinié/Jean-Jaurès, devant la colonne de la Paix, la Fédération Tarnaise de la Libre Pensée représentée par Christian Déméautis rendait un hommage solennel aux fusillés pour l'exemple 14-18, en présence d'Alain Espié, maire de Carmaux, des représentants du Collectif des Objecteurs Tarnais, l'Association Républicaine des Anciens Combattants, Liliane Cluzel de la LDH 81, le Mouvement de la Paix, Marc Blondel, président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, et de nombreux citoyens pacifistes.

Hommage à Jaurès, illustre pacifiste, puis à Francisco Ferrer y Guardia, libre penseur, cheminot et pédagogue espagnol, qui créa en 1901 l'Ecole Moderne, fusillé en 1909 par «l'Espagne des prêtres et du roi», dont une rue de Carmaux porte le nom, la lecture par Guy David de la lettre du soldat Eugène à sa femme Léonie: «Je vais être fusillé demain pour l'exemple aec 6 camarades...La France nous a trahie, la France va nous sacrifier», bouleversa l'assemblée.

Avant que Marc Blondel, évoquant dans son propos le bilan effroyable de cette guerre et la terreur instituée pour faire obéir les hommes, n'insiste sur le devoir, l'exigence de réhabilitation: «Qui doit devenir réalité. Tous les fusillés pour l'exemple doivent réintégrer sans réserve la mémoire collective. Combattre pour la réhabilitation, c'est un formidable message pour le présent et l'avenir». Puis faisant référence au discours du chef de l'Etat, qui le 11 novembre 2008 à la nécropole de Douaumont rendait hommage aux Fusillés pour l'Exemple: «Il n'a manqué qu'un seul mot: REHABILITATION».

 

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